Boulangerie Kouign Amann

Vers 1860, un pâtissier breton ingénieux a eu la brillante idée de transformer une recette française traditionnelle. C’est que si le beurre et le sucre étaient à l’époque abondamment disponibles, la farine, elle, était rationnée. Ainsi limité, il a mis au point une préparation inusitée qu’aucun pâtissier français n’aurait imaginé mettre au four. Le résultat était un hybride entre la viennoiserie et le gâteau, un délice croustillant baptisé kouign-amann – kouign signifiant pâte, et amann voulant dire beurre, en breton – qui allait rapidement devenir la gâterie traditionnelle de la région. Aujourd’hui, le kouign-amann se fait de plus en plus rare dans les vitrines des pâtisseries, mais demeure tout de même la spécialité d’un petit café-pâtisserie montréalais qui a pignon sur rue, sur l’avenue du Mont-Royal.

On doit l’ouverture de la pâtisserie Kouign-Amann à Daniel Fourne, un pâtissier français dans la vingtaine qui a déménagé à Montréal au début des années 1990. Fourne est demeuré à la tête du commerce pendant 14 ans avant de confier les rênes à Nicolas Henry, un pâtissier de Normandie arrivé quelques années auparavant. Nicolas a passé quelques temps à produire, fournée après fournée de pâtisseries, pour découvrir la recette bien particulière d’un kouign-amann réussi, avant de passer les trois années suivantes à former ses employés, à gérer le café et à faire croître son entreprise.

Aujourd’hui, la pâtisserie Kouign-Amann s’est taillé une réputation enviable auprès des gourmands du quartier. Bien que le café ne comprenne que quelques tables, il accueille un flot constant de visiteurs à la recherche de délicieux croissants, de viennoiseries, de tartes, de sandwichs et, bien entendu, du célèbre kouign-amann.